Après la région de la Guinée Forestière où il a journé pendant plusieurs jours pour expliquer aux citoyens la vocation de la justice et le droit et devoir mais aussi des rapports qui doivent exister entre la justice et les justiciables, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, accompagné d’une forte délégation séjourne depuis la nuit d’hier, dans la préfecture de Kérouané. Une préfecture située à 147 kilomètres de Kankan et 240 kilomètres de N’zérékoré.
Ce matin, comme le veut la tradition, Alphonse Charles Wright s’est rendu au quartier Nasser marché, chez le Sotikemo de la préfecture Elhadj « Petit » Fodé Camara pour decliner le but de son séjour dans cette ville située au Sud-Est de la Guinée.
Devant le Garde des Sceaux, le Sotikemo, entouré de plusieurs sages et de ses conseillers, est revenu sur quelques difficultés rencontrées par les citoyens (près de 40,000): manque d’infrastructures routières de médecins qualifiés, d’agents de la sécurité.
« En 2019, le gouvernement avait muté dans notre préfecture 97 médecins dans notre hôpital, mais ils sont tous partis, aucun n’est resté. Comme il y a l’impunité dans le pays, ces médecins ne se sont jamais retournés à leurs postes et n’ont jamais été remplacés jusqu’à ce jour. Notre hôpital est bâti sur 3 hectares, mais il est presque vide parce qu’il n’y a pas de personnel. Il y a des appareils dedans, mais pas de médecin pour les utiliser, c’est cela notre préoccupation. A la gendarmerie également, il y a peu d’agents alors que s’il y a peu, ils ne pourront jamais répondre aux aspirations de la population. Tous ces aspects je me pose la question, est-ce-que tous les fonctionnaires peuvent rester à Conakry ? Je dirais non ! « , a dit le Sotikemo.
Poursuivant Elhadj « Petit » Fodé Camara a formulé des doléances auprès de son hôte. « Nous demandons au ministre de nous corriger cela. Plein de promesses nous ont été prises ici à Kérouané, mais elles n’ont jamais été réalisées. Depuis l’indépendance, nous avons été promis par les trois régimes qui se sont succédé, ils nous ont tous promis le goudron, mais jusqu’à ce jour, ici à Kérouané, on entend seulement parler de goudron, mais on ne connaît pas sa couleur », a-t-il regretté.
Pour donner suite à toutes ces préoccupations, le Garde des Sceaux a exhorté le Sotikemo, au nom de toute la population à consigner le tout dans un mémo et les rassure qu’il transmettra leurs sollicitations à qui de droit (le président de la République Colonel Mamadi DOUMBOUYA ndlr).
Mamadou Yaya Barry depuis Kérouané
Last modified: 27 janvier 2023