Le chapelet maléfique de la mauvaise gouvernance continue de hanter la trajectoire d’un peuple déboussolé. Le bateau Mali, avec son capitaine esseulé, son équipage balourd, et ses passagers rendus souvent hébétés, se périclite dans l’indifférence totale.
Le capitaine esseulé ne parvient plus à se saisir du bon nœud pour amarrer son ponton ivre. Tout y va à vau-l’eau et échappe au contrôle des princes du jour. Sans projet de société, sans vision, sans évaluation aucune; et chacun y va de son initiative heureuse ou malheureuse. La nation s’auto gère avec le PAG (programme d’actions gouvernemental) de l’actuel premier ministre mis au placard, lui-même réduit à sa plus petite ou ridicule expression.
L’heure est grave et nous devons tous nous précipiter au secours de notre bien commun et au chevet du grand corps malade, tant les indicateurs sociaux – politiques, économiques, sécuritaires et de développement sont très peu ou pas reluisants.
Avons-nous besoin d’un microscope pour observer les difficultés que vit la population du Mali ?
- Le panier de la ménagère se vide face à la cherté de la vie ;
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les « hõrõns » d’hier, pour leur survie, deviennent des « niãmãkãla » d’aujourd’hui aux barbes de l’imaginaire collectif ;
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la monétisation du corps féminin devient l’instrument d’accession rapide à la richesse ;
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les services sociaux de base sont en perpétuelle déliquescence, l’école régresse, les hôpitaux sont désertés par les praticiens en grève permanente, les plateaux techniques sont en piteux état au grand dam des patients rebutés ;
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les jeunes sont déboussolés, sans repères et sans espoirs, le chômage devenant la règle et le travail l’exception. Le ministère de la défense devient le seul recruteur sûr sur le marché de l’emploi…
La propagande a éteint son paroxysme et ses limites à la fois. Il est temps de sortir du mimétisme et de l’émotion et se poser les bonnes questions et y apporter les réponses adéquates, il y va de la survie de la postérité.
J’en appelle à l’esprit patriotique des bidasses de salon, à l’amour qu’ils vouent à la république, au respect qu’ils portent au drapeau tricolore (vert, jaune, rouge), à la bienveillance qu’ils magnifient à la devise (un peuple, un but, une foi) pour siffler définitivement la fin de la transition en donnant la chance à tous les maliens qui chevillent en eux l’amour de la patrie, l’expertise de la gestion de l’Etat, la probité, de prétendre présider à la destinée du peuple malien.
Les princes du jour sont, certes, animés d’une volonté inébranlable de bien faire, mais force est de constater qu’il leur manque la capacité d’engager le Mali sur la voie du relèvement, de la stabilité et du développement.
La stratégie d’intimidation qui excelle en ce moment est un signe de faiblesse qui met en avant l’incapacité des gouvernants à faire face aux vrais problèmes qui minent la république.
Vouloir museler un peuple en empêchant l’expression des voix dissonantes est la première manifestation de cette incapacité notoire qui crée les conditions d’un délitement endogène. Sachons apprendre des erreurs du passé.
Que Dieu bénisse le Mali !
Dionké Fofana
Analyste en Sciences politiques, sociales et économiques
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Last modified: 9 septembre 2023