Du nouveau dans l’assistance aux PME en République de Guinée. Le premier ministre, Dr Bernard Goumou, a procédé, mercredi 2 août 2023, au lancement officiel du fonds de garantie des prêts aux entreprises (FGPE). Un fonds qui, à coup sûr, permettra de réduire l’écart entre l’offre et la demande de crédits.
L’événement placé sous la tutelle technique du ministère du Commerce, de l’industrie et des PME (MCIPME) et la tutelle financière du ministère de l’Economie et des finances, a réuni les acteurs du secteur bancaire guinéen.
Dans sa prise de parole, Abdoulaye Diallo, directeur général du FGPE, s’est réjoui du démarrage de « l’un des meilleurs instruments de relance de l’économie et du secteur privé ». À l’en croire, l’outil que représente ce fonds est un véritable adjuvant aux PME. « Notre mission première c’est de garantir le financement des PME. On a pour cela trois moteurs : le premier moteur c’est les garanties. On a deux produits à ce niveau, la garantie partielle de portefeuille et la garantie individuelle. Mais parallèlement nous avons aussi d’autres produits complémentaires que nous sommes en train de lancer. C’est tout ce qui facilite les délais de paiement pour les PME. Vous avez beau faire un crédit, si la PME fait deux mois pour se faire payer par rapport à un donneur d’ordre, vous êtes sûrs que par an il ne pourra faire qu’en dépit des autres délais que deux, trois projets », a-t-il expliqué.
Avant de poursuivre en révélant : « notre objectif nous, c’est de trouver des solutions, notamment l’escompte, l’affacturage de factures pour pouvoir faciliter le délai de paiement et encourager à ce que les PME puissent souscrire à d’autres carnets de commandes pour renforcer leurs fondamentaux. Le troisième moteur qu’on a aussi en vue, c’est le renforcement de capacité. Le renforcement de capacité des entrepreneurs, des PME, mais aussi des banquiers et des institutions de microfinances sur des secteurs nouveaux, notamment l’agriculture, l’entrepreneuriat des jeunes, où vous avez des nouveaux modèles d’entrepreneuriat, notamment les start-ups, où il n’y a pas d’actifs. »
Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Moussa Cissé : « nous avons eu un continuum de solutions. La garantie partielle de portefeuille, elle va jusqu’à 1,6 milliards, et vous pouvez avoir deux crédits, donc au total sur le nominal de 3,2 milliards. Mais parallèlement, la garantie partielle de portefeuille n’a pas de limite par rapport aux enveloppes, donc ça se complète. Si vous n’êtes pas éligibles sur la garantie portefeuille, on peut analyser sur la garantie individuelle pour pouvoir apporter les solutions attendues. »
Représentant la tutelle technique du fonds, Louopou Lamah, ministre du commerce, de l’industrie et des PME a expliqué les enjeux que ce démarrage représente. « C’est dans le contexte de la refondation de notre pays que le fonds de garantie des prêts aux entreprises voit le jour. Cette mission rime parfaitement avec les autres objectifs assignés à mon département. Les petites et moyennes entreprises représentent dans le monde 90% des entreprises, 70% des emplois et 50% du PIB. Elles contribuent à la résilience des économies nationales et à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies. Pourtant, elles sont particulièrement vulnérables face à l’inflation et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement », a-t-elle fait savoir.
Avant de rassurer les uns et les autres que : « le fonds de garantie des prêts aux entreprises ne sera pas simplement un instrument de plus, mais un instrument en plus dans l’accompagnement du secteur privé. »
Mamadou Saliou Diallo, au nom de la Banque mondiale a exprimé le plaisir qu’est pour son institution de participer au : « lancement du Fonds de garantie des prêts aux entreprises en Guinée, premier fonds de garantie public-privé dans le pays, en partie financé par le projet de renforcement des capacités de la compétitivité et l’accès au marché et au financement des PME. Nous sommes heureux que la Guinée a développé son propre mécanisme d’atténuation des risques des crédits comme d’autres Etats de l’Afrique subsaharienne l’ont fait comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, la RDC, etc. »
Prenant la parole, Sekou Ahmed Koumbassa, président du Conseil d’administration, a rassuré de l’engagement, « des membres du Conseil d’administration que j’ai l’honneur de présider, de veiller au respect scrupuleux de la feuille de route assignée par les autorités ».
Dans son discours de lancement, le premier ministre, Dr Bernard Goumou, a tenu à signifier que pour le président de la République, chef de l’État, le colonel Mamadi Doumbouya : « la redynamisation de notre économie, déjà résiliente, passe par le soutien des petites et moyennes entreprises. Je réaffirme ici la détermination du gouvernement que je dirige à booster le secteur privé à travers ce fonds. »
Par ailleurs, il s’est adressé aux gestionnaires et autres acteurs impliqués dans l’utilisation de l’outil. « Je lance un appel solennel aux dirigeants de ce fonds pour une meilleure vulgarisation du mécanisme de fonctionnement sur toute l’étendue du territoire. Pas seulement à Conakry, mais sur toute l’étendue du territoire. Aux institutions financières, banques, microfinances, assurances, une adhésion réelle pour l’opérationnalisation de ce fonds et une accélération des décaissements, comme venait de le dire M. le ministre de l’Économie et des Finances, au profit des PME, afin de permettre à notre secteur privé d’atteindre la vitesse de croisière », a conclu le chef du gouvernement.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 3 août 2023