Ministre guinéen des Mines et de la Géologie depuis le 4 novembre 2021, Moussa Magassouba a du mal à faire l’unanimité au sein de son département, où certains cadres ne dissimulent plus leurs frustrations. C’est dans ce climat difficile qu’une série de décrets a placé, ces dernières semaines, de nouvelles figures à des postes clés au sein de cette administration stratégique.
Parmi les derniers nommés par décret (Ndlr : le 25 Mai 2023), le juriste Mamady Traoré, ancien directeur adjoint des affaires juridiques du département, qui devient le conseiller juridique du ministère.
Selon nos sources, Traoré aurait géré directement certains dossiers avec le ministre, avant sa nomination à ce poste important, même s’il devra toujours compter sur les avis de son ancien directeur des affaires juridiques, toujours en poste, Saïdou Sampil.
L’autre nomination du mois de Mai a touché le poste de conseiller principal. Le très expérimenté Mohamed Dia qui occupait la fonction a démissionné depuis le 18 janvier 2023, en évoquant une gestion solitaire du ministère par Magassouba, regrettant les « dysfonctionnements » qui ont empêché l’accomplissement normal de sa mission. Il a été remplacé par l’ingénieur des mines Naby Moussa Sylla qui aura peut-être plus de chance que son prédécesseur.
L’autre personne mise à l’écart est la dame Marshall Christiane Morgane, ex conseillère technique, désormais « admise à faire valoir ses droits à la retraite », remplacée par un autre ingénieur des mines Mamadouba Soumah.
Le 17 Mars 2023, un autre décret du colonel Mamadi Doumbouya avait déjà fait remplacer l’ingénieur géologue Moussa Bérété – un « vieil ami » du ministre Magassouba, selon une de nos sources – qui occupait le poste de Directeur général du Centre de promotion et de développement minier (CPDM), par Alseny Bangoura, lui aussi ingénieur des mines. Dans la foulée, Bérété a été nommé comme Directeur général du Centre de service de coopération et d’investissement dans le secteur minier (CSCISM).
Le même décret pris en mars, nommait l’économiste Morissanda Soumaoro comme adjoint de Bangoura au CPDM, mais également Raphaël Balamou, désormais DGA du CSCISM.
Dans sa lettre de démission du 18 janvier, Dia reprochait au ministre Magassouba une « mauvaise gouvernance au sommet de l’administration minière », l’absence de réunions restreintes incluant les plus hauts cadres et conseillers, des « défaillances » dans la réorganisation des directions et services déconcentrés, une gestion difficile du contenu local et plusieurs autres points comme l’exploitation des carrières, de l’or et du diamant.
Magassouba a toujours balayé d’un revers de main les accusations portées contre lui et avancé plutôt des chiffres censés mettre en relief les avancées dans le secteur que ses propres cadres critiquent.
Avec Westafmining
Last modified: 6 juin 2023