Les fissures murales, un phénomène qui commence à préoccuper la population de Conakry. À Dabompa plateau, secteur Nord-est, dans la commune de Matoto, plusieurs maisons sont touchées. Interpellée, notre rédaction s’est rendue sur les lieux ce jeudi 9 mars pour constater de visu les faits. Dans les concessions visitées, les fissures sont bien visibles à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments et même sur le sol. Les propriétaires disent être très inquiets.
Selon Ibrahima Kalil Cissé, ces faits ne datent pas d’aujourd’hui. « Depuis le mois d’août dernier après qu’un voisin a construit un forage dans la zone on a constaté que nos concessions sont fissurées. Après nous avons alerté les autorités du quartier, le chef secteur est venu en personne voir, des ingénieurs sont aussi venus pour faire le constat mais aucune solution.
Après nous sommes partis vers le quartier pour un recensement de toutes les concessions, le président du conseil de quartier nous a dirigés vers le ministère des Mines et de la Géologie où nous avons été reçu par le directeur à son bureau à Hamdallaye. Ce dernier nous a promis de faire ce qui est de son pouvoir. Deux semaines après, une équipe d’experts est venue avec des matériels pour faire l’état des lieux. Après leur travail, ils nous ont dit qu’une cavité est au-dessous du sol mais cela n’est pas aussi grave que ça mais la présence des forages impacte beaucoup et pourtant les forages existent énormément dans le quartier. Donc ce qui affaisse le sol, mais malheureusement depuis leur départ il y a trois mois maintenant aucune solution n’est prise pour sauver les vies puisque vous constatez combien de fois le danger est imminent. Nous vivons à nos risques et périls, même les maisons en construction sont affectées.
Donc nous profitons pour demander au colonel Doumbouya et à son gouvernement de nous trouver une solution adéquate », a plaidé Ibrahima Kalil Cissé.
Rencontré, Sékou Soumah, président du conseil de quartier de Dapomba plateau, dans la commune de Matoto, a réitéré qu’effectivement, c’est depuis le mois d’août 2022, qu’il a été informé par son chef secteur et qu’à son tour, il aurait lui aussi remonté l’information au niveau du ministère des Mines et et de la Géologie. « Il y a même des ingénieurs qui étaient venus avec leur machine, ils ont fait leur travail. Ce jour-là, après le constat, l’ingénieur avait dit que ce n’est pas facile, que parce qu’au moment de la construction de nos maisons, c’est juste au niveau des fenêtres qu’ils ont fait des chaînages. Il a conseillé que normalement les chaînages doivent commencer à partir du soubassement, qu’il faut même trois (3) chaînages pour la construction d’une maison. Mais depuis le mois d’août, on n’a pas eu les résultats. Les familles sont là-bas dans l’inquiétude. Nous aussi nous attendons la réponse du ministère des Mines. Quant aux ingénieurs, on va les appeler encore pour connaître le résultat. Nous nous n’avons pas de solution pour le moment. Ceux qui peuvent faire quelque chose, c’est le ministère des Mines et de la Géologie .Ce qu’ils ont conseillé c’est ce que je vous ai expliqué comme ça (…) », a-t-il expliqué.
Il conseille à ses habitants touchés par ces fissures, de quitter les lieux s’ils ont où aller, pour éviter que le pire n’arrive. « Ils n’ont pas où partir, ils vivent dans l’inquiétude. Normalement, on ne doit pas construire sans permis de construire. Et l’Etat aussi ne doit pas laisser les permis de construire sans faire les sondages sur les lieux. C’est le problème-là qui joue sur nous. Nous leur conseillons, s’ils ont des familles ailleurs, qu’ils se déplacent. C’est le conseil là qu’on peut donner à la famille », a-t-il conseillé.
À souligner que tout récemment, le même cas a été signalé à Nongo.
Christine Finda Kamano
Last modified: 9 mars 2023