En détention depuis le dimanche 16 juin 2019 pour avoir assassiné sa femme Fatoumata Tounkara, Mory Nabé a comparu devant le tribunal de première Instance de Dixinn ce mercredi 1er février 2023.
Un assassinat survenu dans le foyer conjugal à Tanènè mosquée, dans la commune de Matoto. Fatoumata Tounkara a été retrouvée après une semaine de son assassinat en décomposition.
Un fait pour lequel son époux plaide coupable mais à titre involontaire.
« Je plaide coupable mais ce n’est pas volontaire. C’était lors d’une bagarre, quand elle m’a giflé et j’ai voulais répliquer c’est là que j’ai tapé son cou. J’ai gardé le corps par panique», dit le mari à la barre.
Un crime que la présidente du tribunal, Bamba Kallo, condamne à 10 ans de réclusion criminelle.
Une sentence que Me Sidiki Bérété ne partage pas.
« Je suis au regret de constater qu’au bout du rouleau, il est condamné à 10ans. Vous tuez votre femme, vous la gardez pendant une semaine, c’est le corps en putréfaction. C’est une honte. Nous allons exercer notre droit de recours, ça ne fait que commencer. Quand on demande l’intimité à une femme, on peut la tuer?», s’interroge-t-il.
Dans un futur proche, Me Bérété projette de faire recours pour que selon lui, la loi soit dite.
« Vous avec un gosse de 3 ans (à l’époque), à 25 ans, elle ne mérite pas ça. Il s’apprêtait à jeter le corps et c’est le gardien qui a refusé de quitter la maison qui l’a empêché. Tout est maquillé sinon pourquoi cacher le corps pendant une semaine? Pourquoi la ligoter et déposer l’enfant chez sa belle famille ? Tout est là pour dire que c’est un meurtre, tout est là pour dire que c’est un assassinat. Mais comme c’est la justice qui n’est pas à la hauteur de nos ambitions, on va faire recours», a-t-il laissé entendre.
Mayi Cissé
Last modified: 1 février 2023