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Kaloum. Les marins manifestent contre leurs conditions de travail : « ils nous traitent comme des esclaves »

11 janvier 2023

«Ils nous traitent comme des esclaves», « Nous vivons mal dans les bateaux», «nous sommes mal payés», «nous réclamons nos droit»[…]

À travers les pancartes et banderoles, ce sont les slogans que laissent paraître les marins pêcheurs de Guinée à travers un sit-in, au Ministère de la Pêche à Kaloum, ce mercredi 11 Janvier 2023.

Ces manifestants grognent contre la précarité de leurs conditions de vie et de travail sur les différents bateaux, sans oublier leur revenu salarial.

À en croire le porte-parole des grévistes, Ibrahima Dramé, pour 24h de service, les marins pêcheurs n’ont droit qu’à 4 heures de repos sanctionné par un repas et un litre d’eau. 

Un fait que ces derniers digèrent tant bien que mal.

« C’est la catastrophe dans les bateaux de pêche, nous travaillons 24 H. Je peux vous dire que dans les 24 h de travail, nous n’avons que 4 heures au maximum pour le repos. Dans certains bateaux, ils n’ont qu’un seul repas par jour, soit 1 litre d’eau par jour. Ça c’est pitoyable. Il y a les primes de travail aussi, nous travaillons dur, il y a les travailleurs qui rentrent et ils ne peuvent même pas avoir leur prime au moment voulu. Après la fin du contract, tu peux faire 1 à 2 mois en train de courir derrière la société pour la paye, le salaire est minime, nous travaillons en raison de 70.000fg par jour. Dans la sous-région, un marin est payé à pas moins de 700 ou 800$, en Guinée c’est entre 215 ou 210$. Vous voyez la différence? 400, 600$ de différence. Donc nous travaillons on dirait que nous ne sommes pas Guinéens», déplore-t-il.

Après plusieurs interpellations sans suite, ce sit-in a mis la puce à l’oreille de Mme Charlotte Daffé, Ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, qui s’engage en ces termes: « On vient de quitter chez elle et elle est en train de faire de son mieux. Tout ce que nous lui demandons puisqu’elle a décidé de ne pas libérer la licence pour les navires de pêche tant que les conditions de vie des marins ne sont pas traitées, aujourd’hui, les armateurs ne s’occupent pas des marins, tout ce qui les préoccupe c’est la préparation de leur licence pour la pêche et c’est là-bas. Si nous ne pêchons pas comment est-ce qu’ils  feront? », s’interroge-t-il.

Avec un indice de 35% de Guinéens sur les navires selon notre interlocuteur, si rien n’est fait, en plus des responsables présents sur le site, plus de 800 marins pêcheurs sont prêts à rejoindre cette lutte à travers une manifestation dans les jours à venir.

Mayi Cissé 

Last modified: 11 janvier 2023

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