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Charles Wright à la CRIEF: « il faut savoir cadrer vos objectifs. Vous ne pouvez pas être sur tous les fronts »

5 janvier 2023

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, accompagné de plusieurs responsables de son département a effectué une visite dans plusieurs juridictions de Conakry, ce jeudi 05 janvier 2023.

« L’avant-projet de la loi sur la CRIEF est déjà terminé. Compte tenu de la spécificité de la matière, dans les prochains mois, cette loi, je la défendrai devant le CNT…Vous serez accompagnés des techniciens ici, votre compétence va s’élargir sur des questions économiques, financières et fiscales. L’affaire de lutte contre les produits pharmaceutiques, vous ne serez plus compétents pour les gérer, ça deviendra un de trop. Vous savez pour être efficace il faut savoir cadrer vos objectifs, vous ne pouvez pas être sur tous les fronts »

Alphonse Charles Wright a profité de cette visite pour s’exprimer sur les nouvelles orientations de son département et la conduite à tenir par les magistrats. De leur côté, les magistrats ont choisi également l’occasion pour exprimer les besoins de leur juridiction. 

À la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) qui compose 32 magistrats à date, la sécurité des magistrats, les moyens de déplacement, les bonnes conditions pour être en sécurité, la formation des magistrats et le rallongement du délai de procédure étaient entre autres au centre des discussions.

Devant les magistrats, Alphonse Charles Wright a, après les présentations des vœux de nouvel an, dit être conscient du  travail, des difficultés et des défis qui attendent cette Cour. « L’avant-projet de la loi sur la CRIEF est déjà terminé. Compte tenu de la spécificité de la matière, dans les prochains mois, cette loi, je la défendrai devant le CNT…Vous serez accompagnés des techniciens ici, votre compétence va s’élargir sur des questions économiques, financières et fiscales. L’affaire de lutte contre les produits pharmaceutiques, vous ne serez plus compétents pour les gérer, ça deviendra un de trop. Vous savez pour être efficace il faut savoir cadrer vos objectifs, vous ne pouvez pas être sur tous les fronts. Vous avez les juridictions de droit commun qui doivent faire beaucoup pour vous aider mais ça va être réglé sur la base d’une loi. Avant de faire passer cette loi,  je la soumettrai à vos différentes observations. Pourquoi faire ? C’est une machine qui a été mise en place pour la moralisation de la vie publique, ce n’est contre personne », dit-il. 

Pour finir, le ministre de la Justice demande à la CRIEF, tout ce qu’elle est en train de faire en tout lieu et en toute circonstance, de le faire dans le secret des délibérés et d’ouvrir leurs portes et laisser les médias couvrir pour éviter de donner l’occasion aux médias de parler trop d’eux. 

Au sortir de cette visite, le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) est revenu sur  la portée de cette visite. « Le ministre de la Justice nous a donné des directives quant à l’application correcte de la politique pénale du Gouvernement, qui est relayée par le ministère de la Justice. C’est un engagement formel que nous avons pris devant lui, par rapport à l’exécution de toutes les tâches. La justice est aujourd’hui sur la sellette et beaucoup de choses sont en train d’être abattues au niveau de la justice. Je vais vous dire que les directives énumérées par le monsieur le ministre de la Justice et des Droits de l’homme sont des directives qui sont en droite ligne avec la politique pénale qu’il a déjà déclinée et nous sommes ici en tant que parquetiers, les premiers exécutants de cette politique pénale ».

Pour finir, le Procureur spécial Aly Touré a énuméré devant le Garde des Sceaux les besoins de cette Cour spéciale. « Les difficultés sont d’ordre procédural surtout au niveau de la CRIEF spécifiquement puisque nous faisons de l’enquête financière. Et les enquêtes financières vont être collées difficilement aux délais légaux qui sont dans le code de procédure pénale. C’est pourquoi nous plaidons pour une rallonge de délai au niveau des codes de procédure, ne serait-ce qu’une refonte dans ce cadre là et aussi des difficultés liées à la formation du personnel. Nous faisons une matière qui nécessite suffisamment de formation ». 

Après les échanges, le ministre a dit porter une oreille attentive aux sollicitations des magistrats de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières et a promis d’apporter des corrections idoines. 

Mamadou Yaya Barry 

Last modified: 5 janvier 2023

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