La décision du ministre l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation de plafonner les frais d’inscription et de réinscription dans les écoles privées sur toute l’étendue du territoire national passe mal aux yeux des fondateurs des écoles privées. Alors qu’il y a moins d’une semaine, Guillaume Hawing avait décidé de plafonner à 150.000 GNF les frais d’inscription et 100.000 GNF ceux de réinscription, l’Association des fondateurs des écoles privées de Guinée a, au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 2 août, déclaré que que cette décision du département en charge de l’éducation n’etait pas consensuelle.
À en croire Abdoulaye Hady Diallo membre du bureau exécutif de l’AFEP-GUI, les fondateurs d’écoles privées avaient à travers un courrier adressé au département, marqué leur opposition catégorique sur l’harmonisation des frais d’inscription et de réinscription
« Nous avons donc été surpris le 30 Août de voir une note indiquant que les frais d’inscription et de réinscription sont désormais de 100000 et 150000 francs guinéens. Ce qui nous a surpris et même sidérés, c’est le fait que dans le même circulaire il a été dit que tout ceci a été fait en concertation avec l’AFEP-GUI que nous sommes. L’année scolaire ne se planifie pas en un mois de l’ouverture des classes. Donc cette note circulaire est tardive, il y’a des écoles qui à la fermeture ont déjà établi des fiches de renseignements, les fiches de renseignements accompagnent les résultats des enfants pour que les parents se planifient pour l’année suivante. Il y a des parents qui ont déjà fini de faire l’inscription et la réinscription de leurs enfants, la note tombe, ces parents reviennent comment nous allons faire ? De l’autre côté ceux qui n’ont pas encore payé tiennent mordicus sur la décision du ministre. La question de l’harmonisation pose problème, toutes les écoles ne se valent pas, toutes les écoles ne sont pas dans la même zone, une école privée de Conakry, ses frais ne sont pas comme une école de N’Zérekoré ou Tougué etc. Les revenus des parents ne sont pas les mêmes. Donc, cette note circulaire de Monsieur le ministre commence déjà à créer un dysfonctionnement au sein des écoles privées », a-t-il expliqué.
Poursuivant M. Diallo déclare que les écoles se trouvant dans des zones différentes, harmoniser les frais d’inscription et de réinscription posera problème
« Une école privée n’est pas une boutique. Le mot « harmoniser » pose problème. Toutes les écoles ne se valent pas. Toutes les écoles ne se trouvent pas dans la même zone, dans le même quartier, dans la même région. Une école privée dans le Grand Conakry, les frais ne sont pas les mêmes qu’une école de N’Zérékoré, de Tougué, de Koundara, de Kamsar ou de Fria. Le revenu des parents n’est pas le même. S’il (Guillaume Hawing) voulait soulager les parents d’élèves, nous sommes mieux placés pour le dire parce que chaque année scolaire, nous avons des enfants qui n’arrivent pas à honorer leurs engagements en ce qui concerne les frais de scolarité », a-t-il indiqué.
Soulevant le faible pourcentage du budget de l’éducation nationale, Mohamed Lamine Fofana président de l’AFEP-GUI soutient que le secteur de l’éducation est à l’abandon
« En Guinée, le secteur de l’éducation est délaissé. Le budget de l’éducation nationale est de 12% ce qui est minime par rapport aux pays de la sous-région. En plus du fait que l’Etat a abandonné (le secteur) on nous impose, on nous influence, on nous menace et nous traite de tous les noms d’oiseau. On nous oppose à la population. Si j’ai bonne souvenance nous n’avons jamais fait de violence dans ce pays. Certains mêmes pensent que nous sommes trop doux », estime-t-il.
Ces fondateurs terminent en dénonçant ce qu’ils appellent «l’immixtion» du MEPUA dans la fixation des frais d’inscription et de réinscription.
« Nous ne comprenons vraiment pas l’intérêt de cette décision. Est-ce c’est le ministre du Tourisme qui fixe les frais des hôtels ? Est-ce que c’est le ministre des transports qui fixe les frais de voyage d’Air Guinée ? Pourquoi le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation veut nous imposer une harmonisation ? Les écoles privées ne sont pas des biens publics », ont laissé entendre les membres de l’AFEP-GUI.
Maciré Camara
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Last modified: 2 septembre 2022