Le Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a procédé au lancement officiel des assises au sein du département de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ce vendredi 29 avril 2022 aux chapiteaux du Palais du peuple. Le but est de donner l’opportunité aux guinéens de se parler et de discuter sur tous les événements malheureux et douloureux connus depuis 1958.
Selon le ministre Mory Condé, à l’issue de ces assises et suite aux recommandations qui y seront formulées par les citoyens, le comité national des assises transmettra un rapport au président de la République qui, à son tour verra l’opportunité d’entériner les souhaits formulés par chaque citoyen.
« Depuis le démarrage de ces assises, les deux co-présidents ne cessent de le répéter : ces assises visent à donner l’opportunité aux guinéens de se parler, de discuter sur tous les événements malheureux et douloureux que nous avons connus de 1958 à nos jours. Bien évidemment, un travail préalable avait été fait avant 2016 par la commission nationale provisoire de réconciliation qui est pris en compte pendant ces assises. L’objectif ici est d’actualiser les données de ce rapport pour prendre la période de 2016 à 2021. À l’issue de ces assises, sur la base des recommandations qui seront formulées ici par les citoyens dans tout le pays, le comité national des assises transmettra un rapport au président de la République qui, à son tout, action par action, verra l’opportunité d’entériner les souhaits formulés par chaque citoyen et, ensuite, transmettre au CNT. S’il y a des questions sur lesquelles il faut légiférer, le CNT fera cela. Si c’est des questions qui relèvent du domaine de décret, des décrets seront pris dans ce sens ou si c’est des question qui demandent des réhabilitation, chaque département ministériel prendra des dispositions pour mettre en œuvre intégralement les recommandations issues de ces assises », a-t-il expliqué.
Pour le ministre de l’Enseignement technique, parler permettra de situer l’origine des problèmes de chaque citoyen.
« Parler libère surtout parler librement. C’est l’opportunité qu’on donne à des citoyens d’exprimer leur ressenti. C’est aussi un espace où l’on fait l’exercice de dialoguer, échanger et rendre dynamique l’expression. Pour nous c’est extrêmement important et ça va permettre de camper, de situer l’origine de nos problèmes et du mauvais ressenti », a estimé Alpha Bacar Barry.
Venu lui extérioriser sa frustration en tant que citoyen du quartier Wanidara Ibrahima Mah a expliqué tout le mal qu’il a à y vivre
« Je loge à Wanindara, dans la commune de Ratoma. Pour rentrer chez moi, il me faut faire des tours alors que j’ai construit cette maison sur mon salaire avec toutes les privations du monde. Quand les policiers ne veulent pas que je rentre chez moi, mes enfants et moi restons à la maison sans manger ni rien. Le quartier Wanindara est réputé d’être rebelle. Parfois, quand mes amis me demandent où je loge, j’ai honte de dire que je suis de Wanindara. Pourtant, Wanindara est aussi de la Guinée, c’est un quartier qui relève du territoire national. AWanindara, il n’y a ni route, ni école publique encore moins d’hôpital. Quand vous allez, il n’y a que des écoles privées. On ne bénéficie pas de service de l’État. C’est ce que nous avons voulu dénoncer et on nous prend pour des rebelles. (…). La seule réparation que nous demandons à l’État, c’est de réparer l’injustice causée car nous avons les mêmes droits que le quartier Almamyah de Conakry 1 », a-t-il martelé.
Comme lui, plusieurs autres citoyens se sont prêtés au même exercice, celui de faire des témoignages personnels sur des frustrations vécues par eux ou leurs proches.
Maciré Camara
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Last modified: 29 avril 2022