Après Labé et Kindia, c’est au tour du centre d’instruction et d’infanterie du camp Soundjata Keita de Kankan, de mettre des recrues à la porte.
Lundi 5 juin dernier, 175 aspirants à l’armée ont été invités à quitter l’enceinte du camp car ils souffriraient de problèmes de santé. Ce jeune qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, ne comprend pas du tout cette décision puisqu’il pense être en excellente santé, au vu de ses performances lors de la quarantaine en cours :
» Moi je ne sais rien de tout ça, ils nous ont dit qu’on est malade. Nous on a couru pour partir à plus de 10 kilomètres plusieurs fois, si on était malade est-ce qu’on pouvais faire tout ça. Nous sommes rentrés au centre d’instruction et d’infanterie le 04 mai, ils ont fait la visite le 07 mai, c’est les résultats là qu’ils ont publiés en disant que les gens sont malades. Si on était malade est-ce qu’on pouvais tenir les exercices de la quarantaine ? Ils ne nous ont même pas dit de quelle maladie nous souffrons. Avant qu’on intègre le centre d’instruction, moi j’ai fait 4 visites, j’ai tous les documents dans mon sac, ces visites n’ont révélé aucune maladie. »
Selon notre interlocuteur de 25 ans, ils n’ont bénéficié d’aucune aide matérielle ou financière de la part des autorités militaires après leur éjection. De ce pas, il lance un cri de cœur désespéré :
« Nous sommes 175 personnes qu’ils ont retiré, ils ont amener de nouvelles recrues. Ils ne nous ont rien donné, même pas le transport. Moi je viens de Conakry, je ne sais même pas comment rentrer chez moi. Ils nous ont fait sortir du CII alors que nous tendons vers la fin de la quarantaine, donc que les autorités nous aide afin qu’on puisse y retourner. »
Du côté des autorités du centre d’instruction et d’infanterie de Kankan, c’est silence radio pour le moment.
Ahmed Sékou Nabé, correspondant à Kankan
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Last modified: 8 juin 2023
