La famille Sylla, a été sortie de son domicile au quartier Sandarvalia, dans la commune de Kaloum, ce jeudi 23 Février 2023. Les portes de la maison démontées et tous les bagages sur le trottoir. Un déguerpissement qui a tourné à une manifestation. Des jeunes de la famille ont barricadé temporairement la route en brûlant des pneus et en y déversant des ordures.
Selon les témoignages, cette affaire dure depuis 2012.
A notre micro, Hadja M’mahawa Sylla, l’une des petites filles des propriétaires a expliqué le début de l’histoire. « Notre oncle Boubacary Sylla qui a vendu la concession à un certain Mohamed Fawaz à l’insu des autres héritiers. Ils étaient au nombre de quatre, trois femmes et un homme et c’est ce dernier qui a vendu la concession sans consulter le reste des héritiers. C’est après avoir tout tramé que Me Mathos, le notaire, nous a convoqué pour nous dire de venir prendre notre part de vente de la concession. On lui a dit que non, que nous n’avions jamais vendu la concession et comment cela se fait, qu’une personne vende une concession qui appartient à plusieurs personnes? Ils nous a dit que c’était à 300 millions et que notre oncle avait déjà pris sa part. On a dit qu’on ne veut même pas voir la couleur de cet argent », a-t-elle expliqué.
Avant de poursuivre : « c’est Mohamed Fawaz qui nous suit maintenant. On lui a toujours dit qu’on ne veut pas vendre. La première fois, ils ont cassé, on a reconstruit et lors de la reconstruction il a payé des agents pour venir casser. Tout le monde s’est révolté. C’est ainsi que les agents nous ont dit comme ils ont tort, qu’ils ne vont plus jamais revenir ici. Ce dossier est en cours depuis 2012 et est actuellement en cassation devant la cour suprême. On a tous les dossiers d’ici. J’ai en ma possession l’arrêté que notre oncle a pris en son nom seul, j’ai celui qui a été fait pour que les quatre noms figurent. Ça appartient aux quatre, Hadja Mamè Sylla, M’mawondé Sylla, Boubakary Sylla, Mama Yeli Sylla. »
« Aujourd’hui ils sont venus sans nous avertir. Sinon les enfants m’auront directement appelée. Mais ils sont venus, gâter les portes casser tout, enlever les tôles. Ce sont les militaires qui sont venus en treillis, ils ont fait usage de gaz lacrymogène, ils avaient barricadé tout ici », a-t-elle déploré.
Au moment où nous quittons les lieux, les femmes de la famille se dirigeaient vers le ministère de la Justice.
Me Mathos que nous avons joint, nous a dit ne pas être un juge ou un huissier pour ordonner un déguerpissement. En nous précisant, qu’il n’est qu’un notaire.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 23 février 2023