A la tête d’une forte délégation de la troïka, Cellou Dalein Diallo a été reçu en audience par le maître de Bissau, Oumarou Cissoko Emballo. Objectif: parler d’un nouveau cadre de dialogue qui permettra aux déserteurs du cadre inclusif du dialogue inter-guinéen organisé du 24 novembre au 20 décembre à Conakry, à faire valoir leurs préoccupations, leurs desideratas… Sur cette dernière évolution de l’actualité politique du pays, le Président du parti MPD livre ses impressions. Entretien:
MEDIAGUINEE: Cellou Dalein Diallo et les représentants de certaines coalitions politiques de la troïka ont été reçus à Bissau par Oumarou Cissoko Embalo à Bissau pour évoquer un nouveau dialogue ?
Paul Moussa Diawara: Je crois que le cadre de dialogue inclusif inter-guinéen s’est déroulé du 24 novembre au 20 décembre conformément à la volonté des autorités guinéennes, des recommandations de la CEDEAO et de la communauté internationale. Aucune entité socio-politique n’a été exclue. En effet, le gouvernement guinéen a convié toutes les forces politiques et sociales à participer à cette grande messe pour parler de la transition, du retour à l’ordre constitutionnel; du présent et de l’avenir de notre pays. Mais, en toute indépendance, en toute responsabilité, la troïka a volontairement décidé de bouder le dialogue en rejetant la main tendue du CNRD et du gouvernement. « A l’impossible nul n’est ténu » dit-on. A propos en quittant le quatuor pour rejoindre le cadre dialogue, Elhadj Mamadou Sylla et sa coalition ont prouvé que nulle coalition politique n’a été empêchée, exclue de participer au dialogue inclusif inter-guinéen. Ceci étant, l’heure n’est plus aux supputations, aux hésitations, aux déclarations versatiles de la troïka. Désormais, il est temps de mettre en application des recommandations ou des conclusions issues du cadre de dialogue inter-guinéen notamment le comité de suivi et d’évaluation composé d’acteurs politiques et de la société civile.
Faut-il craindre le risque de sanctions, s’il dialogue n’est pas relancé à la demande de la troïka ?
Fondant sa démarche et ses actions sur le soutien sur fond d’accointance avec certaines autorités de la CEDEAO, la troïka a délibérément refusé de participer au dialogue. De ce point de vue, aucun chantage, ni aucune pression… ne remettront en cause les conclusions du dialogue inclusif inter-guinéen. Il ne faut pas nous ramener en arrière car, on doit avancer.
Votre dernier mot?
Nous invitons la troïka à revenir à la raison, en arrêtant de parcourir l’Afrique et le monde à la recherche de soutiens pour l’organisation d’un cadre de dialogue dont la légitimité, la légalité, la souveraineté… appartiennent au seul peuple de Guinée à travers ses autorités. La politique de la chaise vide n’a jamais profité à personne. Après avoir raté le cadre de dialogue inclusif inter-guinéen, il est possible que la troïka se rattrape en envoyant ses représentants au comité de suivi et d’évaluation qui sera très rapidement mis en place. Il n’y a pas une autre alternative.
Propos recueillis par Youssouf Keita
Last modified: 27 décembre 2022