Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, accompagné des membres de son parquet s’est rendu ce vendredi 1er juillet à Kobayah, secteur 4, dans la famille de la jeune fille Mariama Touré âgée de 9 ans «violée et tuée» dans les toilettes d’une mosquée à Kobaya, un quartier de la haute banlieue de Conakry, dans la soirée du mercredi dernier.
L’objectif de cette visite du Parquet Général dans les lieux du crime et dans la maison mortuaire vise à compatir à la douleur de la famille et pour les rassurer que justice sera faite et les choses vont être tirées au clair et que la peine capitale sera requise contre les coupables.
Après avoir présenté les condoléances à la famille de la victime [ père et mère ndlr ], le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a apporté des précisions claires sur la procédure. « Nous sommes venus ce matin en tant que représentant du ministère public, compatir à la douleur de la famille. C’est une femme complètement déboussolée certes mais il faut que les acteurs que nous sommes, nous puissions nous tenir à ses côtes pour la rassurer parce que c’est un meurtre, on peut même qualifier l’acte d’un assassinat. Le simple fait de donner la mort à quelqu’un c’est un meurtre mais lorsqu’on le fait avec guet-apens, ça devient de l’assassinat », dit-il.
Poursuivant, le Procureur Général Alphonse Charles Wright dira qu’il y a eu des indices concordants qui ont été retrouvés sur les personnes interpellées [ qui seraient des féticheurs ndlr ] et les mêmes indices ont été retrouvés sur la scène de crime. « Aujourd’hui, il y a des personnes suspectes qui ont été interpellées. Au-delà des autorités religieuses, on a procédé à l’interpellation de six autres personnes. J’ai dit à la famille on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Vous ne pouvez pas demander à ce que justice soit faite et que certains membres de la famille constituent des obstacles à la manifestation de la vérité. Aujourd’hui, étant sur les lieux, ça nous a permis de comprendre qu’il y avait un groupe de jeunes qui étaient venus, envoyés par la grand-mère au niveau de la concession familiale pour des fins de maraboutage, pour des fins de fétichisme et qu’il y avait toute une organisation toute la nuit au niveau de cette concession. Alors, lorsque les faits se sont produits, la question que le ministère public, à travers le parquet d’instance, s’est posé, c’est comment un corps ligoté peut être retrouvé dans une toilette dans l’enceinte d’une mosquée. Aujourd’hui, ça nous a permis d’affirmer d’emblée que le corps n’a pas été retrouvé dans la mosquée. Nous sommes en face comme ça de cette mosquée. Mais deuxièmement, ça nous a permis de savoir que la fille était sortie pour aller acheter la bougie à la demande de sa grand-mère. Donc est-ce que cela a coïncidé avec l’arrivée des personnes malveillantes? L’enquête pourra nous déterminer. Mais je peux vous dire aujourd’hui que les personnes qui ont été interpellées, il existe des indices concordants qui laissent croire que ce sont eux qui ont consommé cette infraction crapuleuse », nous apprend-on.
Pour finir, le Procureur Général qui anime et qui coordonne toutes les activités de la police judiciaire du ressort de la Cour d’Appel de Conakry a fait savoir que les personnes qui sont poursuivies encourent jusqu’à la perpétuité. « Parmi les infractions aujourd’hui contre lesquelles nous avons une politique pénale ferme, sans ambages, sans complaisance, ce sont les infractions contre les mœurs. Parmi les infractions contre les mœurs, ce sont les cas récurrents de viol pour lesquels, malheureusement, les gens ne trouvent pas d’explication sur le plan sociologique. Vous ne pouvez pas admettre qu’une jeune fille de neuf ans, quel plaisir on pourra recouvrer en faisant des rapports charnels avec une telle personne ? C’est pourquoi la loi, la minorité est une cause d’aggravation des peines. Les personnes qui sont poursuivies encourent jusqu’à la perpétuité parce que le viol a été suivi par des actes de violences de torture. Nous allons requérir la perpétuité contre les personnes qui seront retenues coupables »
Avant de demander la route, Alphonse Charles Wright a, au nom du Parquet Général de la Cour d’Appel de Conakry, remis une enveloppe symbolique de cinq millions de francs guinéens (5 000,000 gnf) à la famille éplorée pour le prix du linceul.
Mamadou Yaya Barry
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Last modified: 1 juillet 2022