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Mahamadou Bonkoungou, PDG d’EBOMAF : ‘’nous ne venons pas dans un pays pour répondre aux appels d’offres…’’

4 octobre 2021

Dans le but d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur les contrats de construction des routes Kankan-Kissidougou et Kankan-Mandiana, le président directeur général du groupe de BTP Ebomaf, Mahamadou Bonkoungou, a animé une conférence de presse la semaine dernière à Ouagadougou (Burkina Faso) et qui a été diffusée, ce lundi, 4 octobre sur les ondes de la radio Espace Fm.

A l’entame de ses propos, le patron de Ebomaf a précisé la venue de son entreprise en Guinée n’est pas liée au président Alpha Condé.

« Nous sommes des panafricanistes et nous avons compris un certain jeu (…) Ebomaf est la réplique africaine de ces sociétés européennes qui parlent de partenariat public-privé (…) Nous ne venons pas dans un pays pour répondre aux appels d’offres que les pays peuvent être amenés à lancer parce qu’ils ont déjà des fonds dédiés à ces travaux. Nous venons, lorsque nous apprenons qu’un Etat veut faire une route et qu’il n’a pas les moyens. Nous venons proposer à cet Etat notre possibilité de mobiliser les fonds pour exécuter la route. Et à partir de ce moment, l’Etat rembourse sur un certain nombre d’années, la créance… »

Poursuivant, il dira que c’est sur cette base qu’au mois d’avril 2012, son entreprise (Ebomaf) a fait une offre de financement et d’exécution des travaux des routes Kankan-kissidougou (194 km) et Kankan-Mandiana (100 km), avant de mentionner que le marché approuvé le 30 décembre 2013, après visite de terrain et autres procédures.

« Le marché de Kankan-kissidougou était intégralement attribué à Ebomaf avec un montant de 305 millions d’euros. Cependant, le marché de Kankan-Mandiana, pour une question d’apprentissage d’une certaine société nommée “Guiter”, il m’a été proposé d’associer cette société qui, j’estime d’ailleurs n’a aucune expérience technique en matière de construction de route (…) Donc sur la route Kankan-Mandiana, nous sommes restés chef de file avec 51%, soit 180 millions d’euros et les marchés ont été intégralement signés par ma société Ebomaf (…) Depuis la signature du marché en décembre 2013, jusqu’au lancement des travaux à grande pompe, beaucoup de choses se sont passées, notamment des vas-et-viens à la poursuite de la garantie des 500 millions d’euros. Mais jamais nous n’avons eu cette garantie, finalement, c’est unilatéralement que la Guinée a décidé d’octroyer, a notre grande surprise, une garantie équivalente à 65 millions d’euros, qui ne représente rien. Sachant que les équipements étaient déjà sur le terrain. Mais nous avons entrepris d’utiliser cette garantie afin de trouver une banque qui nous accompagne (…) Pendant l’exécution des travaux, nous avons été saisis par le ministre de l’Economie et de Finances, à l’époque Mohamed Diaré. Je me suis rendu personnellement à son bureau et il m’a proposé de scinder le marché de Kankan-kissidougou en deux. Ce qu’il a appelé trans-ferme de 65 millions d’euros et trans-optionnel ou conditionnel de 240 millions d’euros. Il a reçu de ma part un non-recevoir…D’abord pour Kankan-Mandiana, l’Etat guinéen a dit de ne pas démarrer les travaux. Après j’apprends que c’est un membre du groupement non habilité, sans aucun pouvoir juridique qui est en train d’exécuter les travaux. C’est que, me laissant avec le marché original de Kankan-Mandiana, la Guinée a signé un autre contrat avec l’entreprise Guiter (…) Ce n’est pas juridiquement acceptable… »

Youssouf Keita

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Last modified: 4 octobre 2021

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